En politique, tous les coups sont permis. Greta Thunberg en fait l’amère expérience quotidiennement. Parmi les dernières affaires en date, il y a les attaques répétées de Donald Trump et l’apparition de Naomi Seibt, son pendant climatosceptique allemand. Toutefois, cette nouvelle polémique franchit un degré supérieur.
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Depuis le jeudi 27 février, le Canada s’émeut de la mise en circulation d’un visuel où l’on voit la jeune militante écologiste se faire agresser sexuellement.
Selon le Huffington Post qui a retracé l’origine dudit dessin, c’est le fait d’une compagnie gazière et pétrolière, X-Site Energy Services. Ça fait sens. Les intérêts de cette entreprise basée à Alberta, la région qui fournit 80 % du pétrole brut canadien, s’accordent assez mal avec la vision écologique de Greta Thunberg.
De quoi s’agit-il exactement ? En noir et blanc, le croquis représente une jeune fille nue et de dos. Elle est tenue par-derrière par les nattes, dans une position on ne peut plus équivoque. Si la coiffure emblématique de la militante suédoise ne suffit pas à l’identifier, sachez qu’une mention “Greta” est là pour lever toute ambiguïté.
“Ce n’est pas une enfant, elle a 17 ans”
Comme le rapportent nos confrères du HuffPost canadien, le dessin satirique a été initialement partagé sur Facebook par Michelle Narang, une habitante d’Alberta, qui affirme qu’il lui a été envoyé par un employé de X-Site Energy Services.
Dans un post Facebook, elle dénonce “cette représentation d’une enfant clairement en train de se faire violer”. Dans le texte qui accompagne le dessin satirique, elle affirme avoir contacté le directeur de la société, Doug Sparrow, qui aurait répondu : “Ce n’est pas une enfant, elle a 17 ans”.
Oui, mais non. Au regard de la législation canadienne, toute image mettant en scène des personnes de moins de 18 ans est considérée comme pédopornographique, rappelle le Huffington Post.
D’où vient ce visuel dégradant ? A priori, il avait vocation à se retrouver sur les casques des employés d’X-Site, affirme le Huffington Post canadien. Contacté par plusieurs médias, Doug Sparrow a démenti toute implication de sa société sur ce visuel, et ce, malgré l’énorme mention X-Site, juste au-dessous du nom de Greta. “Cela ne vient pas de X-Site, ni d’aucun de nos employés. Quelqu’un a fait ça. C’est tout ce que je sais”, a-t-il assuré.
Habituée à ce genre d’attaques, la jeune fille n’a fait aucun commentaire sur Twitter, où elle est pourtant très active. Il y a encore deux jours, elle s’affichait avec le prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai, “un modèle” pour elle.
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