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“Il y avait huit adultes dans la salle, aucun ne bougeait” : ce que l’on sait du décès d’un lycéen en pleine épreuve du bac

“Il y avait huit adultes dans la salle, aucun ne bougeait” : ce que l’on sait du décès d’un lycéen en pleine épreuve du bac

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© Martin Bureau/AFP

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Par Robin Panfili

Publié le

Le lycéen de 19 ans est décédé en pleine épreuve du bac, dans des circonstances qui interrogent.

Il avait 19 ans et il était en train de plancher sur une épreuve d’économie du bac STMG au lycée Gaston Berger, à Lille, lorsqu’il a été victime d’un malaise. Il s’appelait Nadir et il est décédé d’une crise cardiaque à l’hôpital, quelques heures plus tard, dans des circonstances qui posent question, tant à la famille qu’à ses camarades et amis.

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Lorsque Nadir, atteint de problèmes au cœur, s’est effondré en pleine épreuve, il y avait alors dans la salle près de 70 élèves en train de passer le bac, surveillés par huit adultes. Si le rectorat de Lille affirme, de son côté, que les secours ont été contactés “directement” et que l’adolescent a été “immédiatement placé en position latérale de sécurité”, plusieurs élèves présents ont décrit une scène différente, soulignant un manque de réactivité présumé des adultes présents dans la salle.

Selon France Bleu Nord, parmi les quelque 70 lycéens présents dans la salle au moment du malaise, “certains décrivent une scène de chaos et dénoncent le manque de réactivité des huit adultes qui étaient en charge de la surveillance”. Une version confirmée par d’autres témoignages publiés dans des journaux locaux.

Dans La Voix du Nord, un élève témoigne : “Il y avait huit adultes dans la salle, aucun ne bougeait”, dit-il. “Les élèves se levaient pour aller voir ce qu’il avait, on leur criait dessus, on leur disait de se rasseoir, de continuer le bac. Un adulte continuait à passer dans les rangs pour faire signer la feuille de présence, alors que [la victime du malaise, ndlr] était toujours par terre. Il ne parlait plus, commençait à devenir bleu.”

“Une élève s’est levée quand même et l’a mis en PLS. Nous, on disait qu’il fallait appeler les secours. Ce qui nous a choqués, c’est qu’il a été laissé seul un moment par terre.”

Alors que les secours sont en route, les élèves sont déplacés dans une autre salle afin de poursuivre l’épreuve. Lorsque le proviseur du lycée arrive pour les surveiller, les élèves s’y opposent. “On a dit qu’on ne pouvait pas continuer, que quelqu’un était en train de mourir”, raconte ce même élève. L’un d’eux est sorti, “disant qu’il n’en avait rien à faire du bac alors que quelqu’un est en train de mourir. Et on est tous sortis finalement.”

Le père de Nadir, interrogé par France 3 Hauts-de-France, s’est dit “surpris” par le déroulement des événements, mais s’est gardé de tout commentaire. “D’après les échos que j’ai eus, il aurait demandé à sortir mais on lui aurait refusé”, a-t-il confié. “Il a révisé toute la matinée, jusqu’à 14 heures. Juste avant de partir, il m’a dit : ‘Papa, les épreuves sont un peu dures mais je l’aurai ce baccalauréat.’ Il voulait toujours me faire plaisir.”

D’après les informations de l’AFP, Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale, “a appelé la mère de l’élève pour lui présenter ses condoléances”. La rectrice de l’académie de Lille, Valérie Cabuil, a elle aussi adressé ses “très sincères condoléances à la famille et aux proches de l’élève et apporte son soutien aux équipes de l’établissement” par l’intermédiaire d’un communiqué de presse.