Les incendies qui ravagent actuellement la ville de Los Angeles ne se contentent pas de détruire l’environnement, les maisons ou encore les vies des Californiens. Les réseaux sociaux aussi s’embrasent. Aux États-Unis, cette catastrophe fait l’objet de (très) nombreuses théories du complot plus ou moins farfelues. D’une tragédie environnementale et humaine, l’affaire vire rapidement à l’outil de désinformation massive.
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Des accusations de lasers et autres récits absurdes
Les théories conspirationnistes autour des incendies se multiplient. Parmi les plus absurdes, certaines évoquent que des lasers géants dirigés (tirés depuis l’espace) auraient pu déclencher ces incendies, une théorie du complot qui avait déjà eu lieu lors des incendies de Maui (Hawaï) en 2023. Certains évoquent ainsi comme “argument” des images où on ne verrait pas certains arbres brûler, du fait de leur “couleur” verte qui résisterait aux lasers. Mais comme l’explique Jon Keeyly à Reuters, scientifique spécialisé dans la propagation du feu, la “résistance” (temporaire) de ces arbres au feu serait simplement dûe à leur humidité naturelle.
Une autre théorie accuserait cette fois des activistes d’écoterrorisme. Des activistes qui auraient déclenché volontairement les feux, y compris chez des stars d’Hollywood pour attirer l’attention médiatique sur le changement climatique. À ce sujet, aucune preuve un tant soit peu crédible n’a été fournie.
Du côté des politiques et personnalités publiques, on retrouve aussi un discours conspirationniste. Donald Trump Jr. affirme ainsi, sans preuve, que les pompiers seraient inefficaces car leurs ressources seraient utilisées pour soutenir l’effort de guerre ukrainien. En réalité, le département du feu de Los Angeles (LAFD) n’a reçu qu’une minuscule baisse de 2 % de son budget l’année dernière, rien de bien affolant.
Les réseaux, un catalyseur fertile au complot
Lucy Walker, réalisatrice du documentaire Bring Your Own Brigade, a confié à The Hollywood Reporter que les incendies sont particulièrement propices aux conspirations. “J’ai entendu des gens parler de lasers extraterrestres ou d’autres idées absurdes. Ces récits semblent offrir un exutoire à des émotions comme la colère ou le deuil”, explique-t-elle.
Walker souligne que ces théories s’inscrivent dans une dynamique où les réseaux sociaux favorisent depuis longtemps la polarisation des idées, rendant les débats constructifs de plus en plus difficiles et les théories du complot de plus en plus “attirantes”.
Face à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, la désinformation pourrait devenir un problème systémique, menaçant à la fois l’environnement et les fondements de la démocratie.