Le revirement de Meta sur le fact-checking provoque l’inquiétude

Le revirement de Meta sur le fact-checking provoque l’inquiétude

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Mark Zuckerberg a annoncé la fin du programme de fact-checking qui vise à lutter contre les informations trompeuses ou fausses qui circulent sur les réseaux sociaux.

L’ONU, le Conseil de l’Europe et d’autres leaders internationaux s’alarment des conséquences graves que risque d’entraîner la fin du programme de fact-checking de Meta aux Etats-Unis, tandis que Joe Biden a dénoncé vendredi une décision “vraiment honteuse” après l’annonce coup de théâtre cette semaine de la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp.

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“Le monde réel” va en souffrir, a averti le réseau international de fact-checking IFCN jeudi.

L’IFCN a également rejeté comme “faux” l’argument de justification avancé par Mark Zuckerberg, le patron du groupe californien, selon lequel la vérification des informations “était orientée politiquement” et entraînait “trop de censure”.

Si Meta généralisait au monde entier sa décision, qui pour l’instant ne concerne que les Etats-Unis, cela aurait des conséquences dramatiques, a averti le réseau qui regroupe plus de 130 organisations, dont l’AFP.

“Il est presque certain qu’il en résultera(it) un préjudice pour le monde réel dans de nombreux endroits”, a estimé ce réseau.

Parmi les plus de 100 pays dotés d’un programme de fact-checking, certains sont “très vulnérables à la désinformation qui engendre de l’instabilité politique, des ingérences dans les élections, de la violence de masse et même des génocides”, explique l’IFCN.

Pente glissante

Mark Zuckerberg est de son côté revenu sur sa décision sur le podcast conservateur de Joe Rogan.

En 2016, après la première élection de Donald Trump, “j’ai accordé trop de crédit aux nombreuses personnes dans les médias qui disaient, en gros, qu’il n’y avait +aucune chance que ce type ait pu être élu sans la désinformation+”, a-t-il déclaré dans une interview fleuve mise en ligne vendredi.

Il a accusé les médias partenaires d’avoir été “biaisés” en choisissant trop souvent de vérifier des contenus politiques, et a même fait une comparaison avec le livre de George Orwell, 1984, sur un monde dystopique où le gouvernement réécrit l’histoire.

“C’est vraiment une pente glissante, et on a fini par se dire que cela détruisait la confiance, en particulier aux États-Unis”, a-t-il assuré.

A la place du fact-checking, Meta va instaurer les “notes de la communauté”, qui permettront aux utilisateurs d’ajouter eux-mêmes du contexte, comme sur le réseau social X d’Elon Musk. Le milliardaire accuse lui-même depuis des années les programmes de vérification de “censurer” les voix conservatrices.