La police demande un accès illimité à OnlyFans (et c’est très sérieux)

Not Safe For Cops ?

La police demande un accès illimité à OnlyFans (et c’est très sérieux)

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Par Pierre Bazin

Publié le , modifié le

La lutte contre la pédopornographie doit pouvoir étudier les plateformes dans leur intégralité mais cela pose problème.

Créé en 2016 à Londres, OnlyFans (OF) est une plateforme hébergeant des nombreux·ses créateur·rice·s de contenus en ligne. C’est sur cette plateforme que l’on peut ainsi accéder à leurs contenus exclusifs en échange d’un abonnement payant régulier.

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Bien évidemment, OF est connu pour être un réseau largement plébiscité par les créateur·rice·s de contenus érotiques ou pornographiques car iels sont souvent exclu·e·s des autres plateformes et réseaux sociaux sur Internet qui interdisent les contenus dits “NSFW” (Not Safe For Work). OnlyFans est ainsi devenue une des plateformes de référence pour les acteur·rice·s de l’industrie érotique et pornographique.

Dorénavant la police veut y mettre son nez et pour, il faut l’admettre, de plutôt bonnes raisons. Comme le rapporte Reuters, OnlyFans pourrait bientôt être dans le collimateur de la justice. L’agence de presse a en effet déjà recensé plus de trente cas de contenus pédopornographiques sur la plateforme dont la moitié a donné suite à des arrestations — et trois seulement en accusations criminelles.

Selon un porte-parole de OnlyFans qui a répondu aux questions de Reuters, le National Center for Missing & Exploited Children (NCMEC) aurait déjà un “accès total” aux contenus OF aux États-Unis. L’entreprise assure également fournir aux forces de l’ordre toutes les données demandées incluant les contenus en questions et même les messages privés.

Toutefois, selon l’enquête de Reuters, cela concernerait les contenus déjà concernés par une enquête avec un soupçon préalable d’activité illégale. L’enquêteur Matt Richardson qui travaille sur l’exploitation des enfants pour le compte de la Anti-Human Trafficking Intelligence Initiative explique à l’agence de presse américaine qu’il est vraiment difficile de savoir précisément ou exactement combien il y a [de contenus pédopornographiques]

Cet “accès total et sans condition” aux autorités permettrait de mieux quadriller, au-delà de tout paywall, ce que représente réellement l’exploitation des mineurs sur OnlyFansInterrogée par Ars Technica, la plateforme insiste sur leur pleine coopération :

“Contrairement à de nombreuses autres plateformes, le manque d’anonymat et l’absence de cryptage de bout en bout sur OnlyFans signifient que les signalements peuvent donner lieu à des poursuites de la part des forces de l’ordre et des procureurs.”

Néanmoins, cela pose quand même des problèmes de confidentialité et de respect de la vie privée car cela laisserait aux policiers un accès peu contrôlé à des contenus extrêmement sensibles — et normalement disponibles qu’en payant.