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On a assisté à la cérémonie des couteaux de Top Chef (et on n’a pas pu s’empêcher de chialer)

Trop d'émotions

On a assisté à la cérémonie des couteaux de Top Chef (et on n’a pas pu s’empêcher de chialer)

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© PIERRE OLIVIER/M6

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Par Flavio Sillitti

Publié le

Garanti 0 % de spoil, 100 % de chialade.

Promis, cet article ne contient aucun spoiler (du moins aucun qui soit intentionnel).

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Nous sommes le 27 avril 2023. Paris s’agite, les Champs-Élysées grouillent de monde, loin de se douter qu’à quelques mètres de là, le célèbre Hôtel George V va accueillir un événement plutôt atypique et connu de tou·te·s les fans de gastronomie télévisée : la cérémonie des couteaux de Top Chef.

Lorsque j’arrive devant l’hôtel cinq étoiles, un flux de profils tout aussi luxueux que le lieu défile pour rejoindre des carrosses cylindrés et on ne peut s’empêcher de se demander qui a assez d’argent que pour se payer une nuit dans ce palace. Les carrossiers s’activent, garent une Twingo noire — voilà qui les change des Mercedes chromées habituelles. Car en plus de cette populace sélecte, le George V accueille aujourd’hui les familles des deux finalistes de cette saison 14 de Top Chef.

Au moment de rejoindre les autres journalistes, mais surtout le casting de cette année, on est dans le flou complet. À ce moment-là, nous n’en sommes qu’à la neuvième semaine de compétition, donc on n’a aucune idée de qui on va bien pouvoir retrouver devant ces fameux couteaux — à l’exception de quelques pronostics pas vraiment fiables réalisés entre collègues. Si le nom de Danny ne nous surprend pas vraiment, tant son parcours en Brigade cachée annonçait déjà un joli scénario pour le jeune chef basé à Genève, le nom d’Hugo, lui, a été une jolie surprise.

Deux tournages strictement séparés

Avec les autres journalistes, on emprunte d’abord des couloirs de service un peu tristes et un peu moroses, avant de déboucher sur des allées vachement plus luxueuses. On termine dans la gigantesque pièce qui a servi de salle de repas pour la dégustation de la finale, en décembre dernier. L’ambiance y est bon enfant, on tombe sur un groupe d’ancien·ne·s candidat·e·s, en pleine activité improvisée de lancé d’avions en papier à travers la salle, histoire de faire passer le temps. L’esprit décontracté des candidat·e·s vient nous faire respirer malgré tous ces chichis luxueux.

On nous annonce alors la suite des événements. Les deux séquences des “tirés de couteau” sont filmées l’une après l’autre. On assistera donc au premier tiré de couteau du premier finaliste dans un coin de l’hôtel, avant de rejoindre un coin opposé (pour éviter tout contact entre les deux tournages) pour assister au second tiré de couteau. Bémol : au moment de rejoindre le second tournage, on saura donc, communément avec le reste de l’équipe technique, si ce second tiré de couteau sera victorieux ou (on ne l’espère pas) perdant.

Les règles sont alors clairement énoncées : aucun indice ne doit paraître dans ses expressions de visage et une absence de contact avec les membres de la famille ou les ancien·ne·s candidat·e·s venu·e·s supporter le second candidat est à respecter au risque de cracher le morceau avant même le tiré de couteau. Je suis la pire des personnes à qui demander de garder un secret, donc je transpire un peu.

Romuald Graveleau, directeur de programmes, nous confie qu’une seule personne connaît les résultats du dépouillement, qui n’est effectué que la veille du tournage des cérémonies des couteaux, soit plusieurs mois après l’épreuve de finale. Romuald Graveleau lui-même ne connaît pas le nom du ou de la gagnant·e lors de son arrivée au George V ce matin-là.

Des larmes, une victoire, une défaite

Qu’on se le dise : on ne s’imaginait pas verser notre larme au cours du tournage des tirés de couteaux. Mais c’était plus fort que nous. Les mots du père de Danny, l’émotion vive du frère d’Hugo : dites-vous que les émotions que vous verrez à la télévision étaient décuplées au moment du tournage. Ça vous donne une bonne idée de l’activité lacrymale qui nous est tombée dessus à l’annonce des résultats, où lors des discours les plus touchants. Pas un seul œil sec dans la pièce, que ce soit au moment de tirer le couteau gagnant, ou (plus compliqué) le perdant.

Quoi qu’il en soit, à ce stade de la compétition, tout le monde a gagné. Même nous, après tout, nous qui divaguons fièrement dans les couloirs du palace parisien, quittant la magie du tournage, une tarte aux poires parsemée de noix cuisinée par Jérémie sous le bras, à laquelle je ne pourrais pas toucher — je suis allergique aux noix. Mes collègues vont être ravi·e·s et m’excuseront certainement de leur divulgâcher le nom du gagnant cinq minutes après mon retour de la cérémonie des couteaux. Oups.