Pourquoi Hunter x Hunter aurait surpassé One Piece avec un rythme de publication plus régulier

Une ode à la Brigade Fantôme et Hisoka.

Pourquoi Hunter x Hunter aurait surpassé One Piece avec un rythme de publication plus régulier

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Par François Faribeault

Publié le

Si Yoshihiro Togashi n’avait pas eu de problèmes de santé, Hunter x Hunter serait top 3 all-time.

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Je vous arrête tout de suite, l’idée ici n’est pas de taper sur One Piece. Le manga de Eichiiro Oda est une œuvre incroyable et malgré ses défauts, elle a marqué, marque, et marquera à jamais l’histoire du manga à travers les âges. Ici, je compte plutôt encenser le magistral manga de Yoshihiro Togashi : Hunter x Hunter. De plus, cela reste MON AVIS PERSONNEL sur un chef-d’œuvre qui possédait un potentiel infini.

Paru pour la première fois dans le Weekly Shōnen Jump en 1998, même année que One Piece, Hunter x Hunter rencontre très vite du succès. Hélas, dès 2006, l’auteur rencontre des problèmes de santé et le rythme de parution devient irrégulier, voire très lent. Le manga tombe alors petit à petit dans l’oubli. Cependant, je pense qu’avec un rythme régulier et un Yoshihiro Togashi en bonne santé, le manga aurait pu atteindre des sommets et jouer des coudes avec One Piece en surpassant tous les autres. Je vous explique pourquoi.

Hunter x Hunter, ce sont des arcs aux scénarios toujours originaux

La première vraie force de Yoshihiro Togashi, c’est sa capacité à se renouveler. Certains auteurs de shōnen se reposent parfois sur de doux lauriers et proposent la même recette d’arc en arc : Toriyama et le fait que Goku arrive toujours en dernier sur les lieux du fight ; Kubo et le fait que Ichigo doive toujours aller sauver sa pote ; Kishimoto et le fait que Naruto harcèle constamment Sasuke afin de devenir son ami ; Oda qui frôle la répétition avec son concept de parallélisme. Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit, ces schémas fonctionnent sur moi et ça me plaît. Mais Togashi va plus loin et ça me plaît encore plus.

Le premier arc de Hunter x Hunter est un examen. Le second est une mission de secours. Le troisième un tournoi. Le quatrième se constitue d’enchères souterraines et d’une chasse à l’homme. Le cinquième est un jeu de cartes à collectionner. Le sixième arc est une mission secrète avec des enjeux internationaux. Le septième est une campagne présidentielle et le huitième un voyage en bateau avec des tentatives d’assassinats à éviter. TOUT est différent.

L’auteur sait réinventer ses thématiques à chaque nouvelle histoire, le tout en poursuivant le développement de ses deux héros que sont Gon et Kirua, et maintenant Kurapika. Réussir à m’étonner à chaque arc avec une intrigue originale, c’est une victoire et pour moi, ça part en achat compulsif.

Une partie de balle au prisonnier avec Hisoka, qui s’y attendait ?

Le Nen, une invention terriblement intéressante

Depuis les années 1980 et l’invention du Stand dans Jojo’s Bizarre Adventure, de multiples mangas, et notamment des shōnen nekketsu, ont repris le concept d’énergie intérieure, du pouvoir qui provient de soi et permet de devenir surhumain. Ainsi, au fil des lectures, on découvre le Ki de Dragon Ball, le Haki de One Piece, le Chakra, le Reiatsu, l’Énergie Occulte, le Furyoku, la Magie et j’en passe. Ces énergies permettent de donner aux personnages des capacités bien différentes, qui viennent nourrir l’univers d’une œuvre.

Pour moi, le Nen de Hunter x Hunter est ce qui se fait de mieux dans ce domaine. Le Nen est carré car il se décompose en six parties distinctes permettant de catégoriser aisément ses utilisateurs. Ainsi, les lecteurs comme moi situent bien à quoi ils ont affaire (et on n’est pas sur un Chakra dont les propriétés changent de Naruto à Boruto). Malgré ces critères précis, le Nen reste infini en termes de possibilités : capacités de combat, de soutien, de défense, ou juste des capacités artistiques, c’est à chacun de choisir sa voie.

Ajoutez à ça les concepts de contrat, de serment, de sacrifice et hop, on a un outil aux possibilités infinies qui prouve que le monde des hunters ne se résume pas qu’à des types qui se mettent simplement sur la gueule. Cet aspect rend l’œuvre globale cruellement attractive. Tout comme chaque nouvelle intrigue est un Kinder surprise, chaque utilisateur de Nen croisé renferme plus de mystères qu’un simple mangeur de Fruit du Démon.

Le Nen de Nétéro = un banger

La Brigade Fantôme, meilleur groupe de méchants jamais créé

Parlons des faits, parlons de ce qui plaît : la Brigade Fantôme. Dans chaque shōnen nekketsu, on trouve un groupe de personnes surpuissantes. Rien que leur nom suffit à faire trembler les héros et les plus grandes instances dirigeantes : Akatsuki, Capitaines Corsaires, Capitaines de la Soul Society. Qu’ils soient du côté du bien ou du mal, chacune de leur apparition fait frissonner les lecteurs d’excitation.

À mon sens, la Brigade Fantôme, aussi appelée l’Araignée, défonce tout. Chaque membre est un individu à part, avec une personnalité construite et approfondie. Ainsi, on peut s’attacher à Feitan mais pas à Nobu, adorer Paku mais détester Phinks. Mais rassemblons ces individus et c’est une véritable unité d’élite formée de forces offensives et défensives qui se crée. Ce mélange d’égoïsme et de solidarité en fait une famille complètement fonctionnelle, ce qui la rend encore plus attachante que n’importe quelle autre bande organisée. Akatsuki fait peur, les Corsaires font peur, l’Araignée fait peur, mais elle, on l’aime d’amour.

Kuroro est un des meilleurs personnages de Hunter x Hunter

Les frissons, en fait

Ici je veux juste placer cette scène qui a bouleversé tant de gens, dont mon petit cœur tout mou.

Elle montre que Hunter x Hunter est bien plus profond qu’on ne peut le penser. On a un enfant de 12 ans, naïf et optimiste, à qui on a menti sur la possible résurrection d’un être aimé. Ainsi, il utilise involontairement une des capacités et sacrifie des années de vie afin d’obtenir un Nen surpuissant pouvant tout annihiler. C’est beau, c’est tragique, c’est puissant, c’est triste, et c’est tout ce que je veux dans un manga.

Que se serait-il passé si la publication avait été plus régulière ?

Ça aurait été une dinguerie. Imaginez si le manga avait continué à être publié chaque semaine depuis 2006. On aurait déjà terminé l’arc du continent caché et l’œuvre serait sûrement terminée. On aurait découvert le Nen de Gin, on aurait vu Hisoka se farcir la Brigade Fantôme et à nouveau affronter Kuroro, et on aurait vu le retour de Gon à son prime. Pour sûr, l’œuvre aurait marqué l’histoire du manga, surtout quand on regarde la hype qu’elle a engendrée rien que par son absence.

Bon, peut-être que le gros défaut de l’œuvre (sa narration beaucoup trop présente, provoquant des bulles de discussion très denses) aurait saoulé les gens. Mais pour ma part, avec des combattants qui cherchent à cuisiner un œuf, un tournoi d’arts martiaux, des Nen aussi créatifs que surpuissants, des astuces pour tricher à des enchères, des créatures imbattables, Hunter x Hunter est pour moi dans le top 5 de tous les temps. Si le manga avait eu une fréquence de publication plus régulière, il serait numéro 1.